Histoire de la pensée économique

 

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École antique

Auteurs : Aristote

Nature de l’économie c’est une branche de savoir qu’on la subdivise en 4 classes en fonction de l’objet étudié : Économie royale, économie de cité, économie de la famille et économie de gouverneur de province. La plus importante c’est l’économie royale puisqu’elle s’exerce au niveau de la nation et s’occupe de la monnaie, le commerce et les dépenses.
La valeur se distingue de prix et elle est égale à la rareté ! que plus un bien est rare, plus il est cher. On distingue aussi entre la valeur d’usage et la valeur d’échange. Toute propriété a deux usages : l’un est spécial à la chose, l’autre ne l’est pas.
La monnaie et la richesse La monnaie était essentiellement l’or et peut-être défini comme une marchandise intermédiaire facilitant l’échange entre 2 autres marchandise. À noter que les intérêts étaient considérés comme des biens mal acquis selon les chrétiens, la richesse doit être un fruit de travail ou des échange, et non seulement une manipulation de la monnaie.
Salaires, profits et prix :

 

Le salaire = Nourriture et vêtements, dû au esclavage. La notion de profit n’était pas claire, on se contente de fournir les viens et atteindre le juste prix qui leur permet de vivre.

 

Le commerce : a eu une grande importante et il permet de se procurer ce qu’on ne peut pas produire et il crée de valeur.

 

L’état : joue le rôle de dominer l’économie et de garantir la régulation afin de maintenir la stabilité des institutions.

 

Le progrès : une notion ignorée dans cette période. Le progrès technique menacerait l’ordre social, et doit être donc rejeté.

 

 

École des mercantilistes et de physiocrates

Mercantilistes : Machiavel,Bodin,Montchrestien,

Physiocrates :Boisguilbert,Cantillon, F. Quesnay

Nature de l’économie Pour les mercantilistes

Pour les physiocrates l’économie est un ensemble de problèmes spécifiques mais non pas une science particulière.

La valeur Chez les mercantilistes la valeur est encore la rareté. Le prix est un attribut extérieur diffèrent de la valeur.

Les physiocrates, pour les uns la valeur d’une chose est mesurée par la quantité de travail et la quantité de terre entrant dans la production§. Pour les autres, il s’agit de l’utilité et la rareté.

La monnaie et la richesse Pour les mercantilistes il y a un clivage entre ceux qui pensent que l’augmentation de

la quantité de monnaie dans l’économie a des effets inflationnistes, et ceux qui

pensent que cela permet de soutenir l’activité économique.

Pour les physiocrates la monnaie est un simple intermédiaire des échanges. la richesse provient de la nature. l’industrie ne crée rien, elle transforme les matières premières produites par l’agriculture et le commerce ne fait que déplacer la production agricole et industrielle.

 

Salaires, profits et prix :

 

Le salaire chez les mercantilistes est en termes de subsistance, et détermine par le rapport entre la population et la production.

Le profit est envisagé sous l’angle de la rente foncière. Turgot en once que le capital est constitué par des épargnes.

Le commerce : Pour les mercantilistes Le commerce international est vu comme « un jeu à somme nulle ». Ce que gagnent les uns   est égal à ce que perdent les autres, lieu de compétition entre les nations.

Les physiocrates s’opposent au mercantilisme sur le commerce international, ils sont en faveur de l’économie libérale interne et externe.

L’état :

 

Pour les mercantilistes il y a une justification de l’intervention de l’État à travers le

colbertisme afin de favoriser le développement de grandes manufactures et qui sont

compétitives au niveau international.

Le progrès : Les mercantilistesraisonnaientplutôt dans le cadre d’une économie statique,alors que les physiocrates prennent en considération le développement et les inventions.

 

Adam Smith

Nature de l’économie L’étude de l’économie est un prolongement nécessaire de la philosophie.

Main invisible : la recherche des intérêts particuliers aboutit à l’intérêt général, à condition de laisser libre court à la concurrence et d’être guidé par la sympathie et les « sentiments moraux ».

La valeur 2 valeurs : usage et échange. La valeur d’usage est subjective. Donc il existe des valeurs d’usage de même bien pour des individus différents. L’échange alors n’est pas un jeu à somme nulle, c’est un échange “win-win”.
La monnaie et la richesse La richesse est le travail lui-même. La monnaie n’est que la représentation, la matérialisation de cette richesse. L’or est le matériau le plus approprié à cette fonction.

Le capital : fixe / circulant. Le capital circulant= les biens susceptibles d’être échangés et commercialisés plusieurs fois alors que le premier est constitué par les terres et les bâtiments.

la richesse des nations résulte de la spécialisation et de la division du travail.

Salaires, profits et prix :

 

Pour le salaire, c’est le marché de travail qui détermine les salaries.

Il y a le prix réel et le prix naturel.

Le prix réel de chaque chose est l’équivalent de la peine et de l’embarras nécessaire à son acquisition. La valeur relative dépend de la quantité de travail nécessaire à la création du bien. Le prix de marché est le résultat du jeu de la concurrence et s’écarte du prix réel. C’est le fait de la « main invisible ».

Le commerce : Avantage absolu : “se procurer par le commerce international des quantités plus grandes de la marchandise qu’on ne produit pas”

 

L’état : L’état prélevé les imports
Le progrès : La division de travail, l’accumulation du capital et le Progress de techniques sont selon Smith les instruments d’un enrichissement des nations, d’un Progress économiques qui pourrait longuement se poursuivre.

 

Ricardo

Nature de l’économie La société se subdivise en 3 classes : les travailleurs, les propriétaires fonciers et les propriétaires du capital.  A ces trios classes correspondent trios types de revenus : salaries, rentes et profits de capital.

Le rendement décroissant : lorsque la production agricole doit augmenter et que de nouvelles terres sont travaillées, les rendements de ces dernières sont en général moindres que ceux tirés des terres déjà mises en valeur, qui étaient cultivées parce qu’elles rendaient plus. Il

La valeur Ricardo reprend la distinction entre valeur d’usage et l’appelle valeur d’utilité.

Il distingue aussi entre les viens non reproductives et les bien qu’on peut reproduire en des quantités illimités. La quantité de travail démure une mesure relative de la valeur.

La monnaie et la richesse Les billets étaient un moyen de paiement plus commode et moins onéreux que le métal. Mais la quantité de la monnaie puisse se multiplier sans limite ce qui augmente la masse monétaire, donc les prix.
Salaires, profits et prix :

 

Les prix = résultat de mouvements de plusieurs facteurs. Seuls les prix réels sont significatifs car ils représentent les quantités de marchandises que les salaires permettent de se procurer.

 

L’augmentation de salaire résulte dans une augmentation de nombres de travailleurs à long terme ce qui augmente la demande de travail et par suite diminution de salaire ce qui donne la diminution de la population,

 

Le commerce : Dans le commerce entre 2 nations, et pour 2 produits même dans le cas où une de 2 nations est avantagée pour les 2 produits, la spécialisation est avantageuse pour les deux.

 

L’état : Ricardo comme Smith, est hostile aux excès des impôts.

Avec taux d’imposition moins élevés, le Progress est plutôt possible.

Le progrès : Le Progress est possible notamment grâce à la mécanisation.

 

 

Malthus

–          Selon Thomas Malthus, la population augmente plus rapidement que la production agricole. En effet, selon lui, les moyens de subsistance augmentent de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5…) tandis que la population progresse de façon géométrique (1, 2, 4, 8, 16…), ce qui conduit à la misère et à la mort de ceux qui ne peuvent être nourris.

–          L’analyse de Malthus s’appuie sur la loi des rendements décroissants concernant la terre. Pour Malthus, seule la contrainte morale, c’est-à (dire la renonciation volontaire à la procréation pour les plus pauvres, peut limiter le développement de la population

Les différences entre les classiques et les marginalistes concernant la notion de la valeur des biens

La valeur pour les classiques (les théories objectives) :

Les théories objectives de la valeur est développée par les classiques (essentiellement Adam Smith, David Ricardo et Karl Marx). Objective parce que ces auteurs cherchent à trouver un critère objectif, valable en tout temps et en tout lieu, qui permet de déterminer ce qui fonde la valeur de toute chose.

Adam Smith, philosophe écossais de la fin du 18ème siècle, considéré comme le premier économiste, distingue valeur d’usage et valeur d’échangeLa valeur d’usage de quelque chose est son utilité, le besoin qui est ressenti pour lui (ainsi on achète une paire de chaussures pour se chausser) ; la valeur d’échange est son prix (on peut aussi acheter une paire de chaussures pour la revendre). Notons que cette distinction n’est pas inventée par Smith : des centaines d’années plus tôt, Aristote en parlait déjà, distinguant l’usage naturel des choses (valeur d’usage) et l’usage non-naturel, dans le but d’acquérir un autre objet, par la vente ou l’échange.

Cependant Smith va plus loin et constate que la valeur d’usage et la valeur d’échange ne sont pas corrélées: c’est le fameux paradoxe de l’eau et du diamant. L’eau a une très forte valeur d’usage (elle est très utile), pourtant elle ne vaut rien (elle est peu chère) ; le diamant, pourtant inutile, a une très forte valeur d’échange. « Il n’y a rien de plus utile que l’eau, mais elle ne peut presque rien acheter ; à peine y a-t-il moyen de rien avoir en échange. Un diamant, au contraire, n’a presque aucune valeur quant à l’usage, mais on trouvera fréquemment à l’échanger contre une très grande quantité d’autres marchandises ».

-Comment expliquer ce paradoxe ?

Smith estime que la valeur d’échange (le prix) d’un bien est déterminé par la quantité de travail commandé qu’il contient. Une petite précision sur cette notion de travail commandé. Notons que pour la quasi-totalité des classiques (Smith, Ricardo, Say…), à l’exception notable de Malthus, la monnaie joue un rôle neutre dans l’économie (« la monnaie est un voile », dira Jean-Baptiste Say), c’est-à-dire que, puisqu’elle ne sert de rien par elle-même, on n’a aucun intérêt à la garder, son seul intérêt étant d’être échangée contre d’autres biens (achat de biens de consommation) ou investie (achat de biens de production). En conséquence, la consommation n’est pas considérée comme un échange entre de la monnaie et un bien (M-B-M), mais un échange entre deux biens (la monnaie ne jouant que le rôle d’intermédiaire, B-M-B). L’Homme ayant, chez Smith, une propension naturelle à échanger (« l’échange marchand est le fondement du lien social »), consommer consiste en fait à commander le travail des autres.

Raisonnant à « l’état de nature », Smith prend l’exemple du daim et du castor : si chasser un daim prend deux fois plus de temps que chasser un castor, alors il est naturel qu’un daim s’échange contre deux castors. Le diamant est donc cher parce qu’il a fallu beaucoup de travail pour l’extraire et le tailler ; cette quantité de travail, qui peut être mesurée de manière constante (une heure de travail équivaut toujours à une heure de travail), permet, par échange, de commander le travail des autres (la construction d’un navire par exemple). Inversement, l’eau, facilement accessible et extractible, demandant peu d’heures de travail, est peu chère, bien qu’elle soit utile.

Le travail est donc la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise. Adam Smith

Smith en déduit l’existence d’un « prix naturel » des biens, c’est-à-dire du prix qui permet de couvrir les coûts de production (qui sont, chez Smith, le salaire, le profit et la rente), mesurés en heures de travail.

A la suite d’Adam Smith, David Ricardo, économiste anglais surtout connu pour sa théorie des avantages comparatifs (la fameuse histoire du drap et du vin) qui légitime le commerce international, reprend la théorie de la valeur de Smith, mais l’amende sur un point important : il constate en effet que si une heure de travail est toujours équivalente à une heure, sa valeur d’échange (le salaire) n’est pas constante pour la même durée, le salaire est variable. Dès lors, comment mesurer la valeur objective d’un bien à partir d’un étalon qui varie sans cesse ? Si Ricardo amène quelques nouveautés (il entrevoit la notion de rareté, essaye d’intégrer le capital fixe dans la fixation de la valeur d’un bien), il ne parvient toujours pas à résoudre le paradoxe de l’eau et du diamant, et en conclut, comme Smith, que la valeur d’échange d’un bien n’est pas fonction de son utilité, mais qu’elle provient du travail.

La différence avec Smith est qu’il ne s’agit pas de travail commandé (car la valeur du travail est variable), mais de travail incorporé, qui comprend une part directe —la quantité de travail nécessaire à la production d’un bien,      et une part indirecte —la quantité de travail présente dans les outils de production et les consommations intermédiaires. Malgré cette nuance, la logique de Ricardo est la même que celle de Smith : la valeur d’un bien se mesure à partir de la quantité de travail qu’il contient. C’est la « valeur-travail ».

On voit que malgré des nuances et des divergences dans les hypothèses, les classiques s’accordent tous sur un point : la valeur d’une chose est issue du travail et peut être mesurée objectivement. Mais cette hypothèse est très imparfaite. D’une part, elle n’explique pas pourquoi, par exemple, les émeraudes, qui sont plus rares que les diamants et demandent plus d’efforts pour être extraites, sont moins chères que ceux-ci. Si toute valeur ne provient que du travail, comment expliquer que dans certaines contrées himalayennes, on échangeait du sel (qui y était rare et indispensable) contre des saphirs, poids pour poids alors que le saphir semble infiniment plus précieux et difficile à extraire ?

La valeur pour les marginalistes : La révolution marginaliste et les théories subjectives de la valeur

La valeur pourrait donc dépendre des circonstances, et pas seulement des qualités intrinsèques du bien. C’est ainsi que vont raisonner, à partir des années 1870, trois penseurs européens, Walras (Français), Jevons (Anglais) et Menger (Autrichien), en développant, chacun de leur côté, le concept d’utilité marginale (même si certains penseurs notamment Turgot et Condillac, avaient esquissé de telles théories un siècle plus tôt). Ils résolvent le paradoxe de l’eau et du diamant, et influencent radicalement et durablement les théories de la valeur, au point que l’on parlera ensuite de révolution marginaliste.

Contrairement à ce que prétendent les classiques, Walras, Jevons et Menger affirment que la valeur d’échange est directement corrélée à la valeur d’usage, que cette dernière en est même le fondement, et qu’elle dépend de l’utilité marginale, définie comme l’utilité d’un bien ou d’un service qu’un agent tirera de la consommation d’une unité supplémentaire. Au fond, d’où vient le paradoxe de l’eau et du diamant ? De ce que l’on considère l’utilité totale du bien : dans ce cas l’eau a évidemment une utilité totale bien supérieure au diamant. Mais les penseurs marginalistes estiment qu’il faut fonder la valeur sur l’utilité marginale. Or, si l’on considère l’utilité marginale, que se passe-t-il ? L’eau a sans doute une utilité marginale très forte en plein désert, mais dans d’autres circonstances, sitôt passé le premier verre et atteint l’état de satiété, son utilité marginale décroît très vite, parce qu’elle est abondante et qu’on est vite rassasié. Apparait ainsi le principe de l’utilité marginale décroissante : parce qu’on est rassasié de tout, la satisfaction de la consommation de tout bien décroît avec l’augmentation des quantités consommées. A une vitesse variable cependant, et beaucoup plus rapide pour l’eau que pour le diamant, la valeur de ce dernier étant aussi fonction du prestige sociale qu’on retire de sa possession, qui a besoin de s’éprouver dans le temps. Et ce prestige social est grand parce qu’un diamant est rare.

« Ainsi, l’eau a sans doute une utilité totale très forte mais elle a une utilité marginale très faible [entre autres] parce qu’elle est abondante. Les individus ne sont donc pas disposés à consentir à des sacrifices importants pour l’obtenir. Le diamant a certainement une utilité totale plus faible que celle de l’eau, mais il a une utilité marginale bien plus élevée –en grande partie– parce qu’il est très rare. On est donc disposé à un sacrifice (un prix) plus élevé pour l’obtenir. Si l’on prend l’utilité marginale comme fondement de la valeur, le paradoxe disparaît. » (Généreux).

Pour résumer, pour les marginalistes, la valeur d’échange d’un bien dépend de son utilité marginale, qui elle-même dépend essentiellement de la rareté mais aussi des goûts subjectifs des individus. Nous sommes à l’orée du 20ème siècle, et l’une des lois fondamentales et les mieux vérifiées en économie vient d’être établie : ce qui est rare est cher. Évidemment, la rareté n’est pas en soi une propriété suffisante pour rendre un bien onéreux, mais la rareté est souvent à l’origine d’une décroissance faible de l’utilité marginale. Et si le prix du bien dépend de l’utilité marginale, et que celle-ci décroît lentement, le bien aura une valeur marchande élevée, renforcée par une offre faible face à une demande forte.

Pareto (1848-1923) finira en effet par achever les derniers théoriciens de la valeur objective en vidant complètement le débat de son contenu : pour lui, la valeur d’échange d’un bien ne dépend de rien d’autre que de la volonté de ceux qui l’échangent, fixé librement par contrat, et déterminé au niveau global par la loi et de l’offre et de la demande. Il n’y a donc absolument aucun intérêt à essayer de déterminer une valeur objective, puisque celle-ci diffère pour un même bien, selon le temps et le lieu. On a là une approche radicalement subjective de la valeur, car l’offre et la demande s’ajustent elles-mêmes en fonction de l’utilité, qui dépend certes de la rareté mais aussi et surtout des… préférences des consommateurs (leurs utilités).

Le prix ou la valeur d’échange est déterminé en même temps que l’équilibre économique, et celui-ci naît de l’opposition entre les goûts et les obstacles.Vilfredo Pareto

Conclusion : 
On en conclut en tous les cas que pour être pérenne, les entreprises doivent tenir compte, d’une façon ou d’une autre, du prix naturel. Dans l’élaboration d’une société durable, la valeur du travail a donc un rôle primordial. Etles classiques ne sont pas complètement morts.

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